Bienvenue dans l’ère du streaming. Si les personnes âgées consomment encore la télévision traditionnelle, ce n’est plus le cas des jeunes générations : les plus de 65 ans regardent la télévision 6 heures par jour en moyenne alors que les 15-24 ans y passent 53 minutes, en chute de plus de 66% depuis 2010.
Est-ce que cela signifie pour autant qu’ils délaissent les films et les séries ?
Absolument pas !
67% utiliseraient régulièrement des services de SVoD (Streaming Video on Demand i.e. de vidéo à la demande en français).
Or, le SVoD est censé améliorer le taux de rétention. Un spectateur peut enchaîner les épisodes d’une série les uns après les autres quand il le veut.
Pourtant, les chiffres montrent que les taux d’achèvement des spectateurs sont souvent bien plus bas que prévu.
Du premier épisode à l’épisode final : comment évolue le taux de rétention ?
Les statistiques sur le début et l’achèvement des séries révèlent un large éventail d’engagement des spectateurs. Par exemple, le phénomène mondial de Netflix, Squid Game, une série de thriller dystopique de survie, a atteint un impressionnant taux de complétion de 87%. En revanche, des productions à gros budget comme 1899, qui a coûté environ 60 millions d’euros pour sa première saison, ont rencontré des difficultés de rétention, avec seulement 32% d’achèvement avant son annulation. De même, Evil et First Kill ont tous deux été annulés après avoir enregistré un taux de complétion d’environ 45%.
Les raisons du décrochage des spectateurs sont nombreuses. Certains perdent de l’intérêt si le rythme ralentit ou si l’intrigue devient trop complexe. Les distractions concurrentes jouent également un rôle. Avec tant de nouvelles émissions qui sortent constamment, les spectateurs abandonnent souvent une série à mi-parcours pour explorer du contenu plus récent.
Comment garder les spectateurs engagés tout au long de la série
Les séries à fort taux d’achèvement utilisent souvent un rythme plus serré, des saisons plus courtes et des cliffhangers pour captiver les spectateurs. Les formats anthologiques, où chaque saison présente une nouvelle histoire (comme Fargo), peuvent également aider à retenir les audiences, car l’engagement est plus gérable. La série française Lupin, une adaptation moderne des célèbres romans d’Arsène Lupin, a connu un grand succès international. Sa stratégie de sortie en deux parties a aidé à maintenir l’intérêt pendant plusieurs mois, avec ses vols complexes et ses fins en cliffhanger incitant les spectateurs à revenir. Autre exemple, Le jeu de la dame (The Queen’s Gambit), sur une prodige des échecs, a opté pour un format court en 7 épisodes pour garder les spectateurs engagés.
Une autre tendance est le retour des sorties hebdomadaires, comme avec The Mandalorian sur Disney+, qui aide à maintenir l’enthousiasme et l’anticipation sur une plus longue période. En France, Le Bureau des Légendes a réussi à maintenir son audience sur cinq saisons grâce à un mélange d’intrigues denses et de sorties hebdomadaires, devenant un succès critique en Europe.
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