Aujourd’hui, le problème des spectateurs n’est plus de trouver un film ou une série à regarder : c’est de choisir lequel. Le paysage est saturé. Rien qu’en 2022, les créateurs européens ont lancé 873 séries, tandis que les États-Unis ont ajouté 516 nouveaux titres en 2023.
Avec des milliers de séries diffusées chaque année, la question qui se pose pour un créateur de contenu est : qu’est-ce qui capte réellement l’attention des spectateurs ? Est-ce un script qui enchaîne les punchlines, une intrigue avec de multiples rebondissements, un rythme élevé, ou un casting de stars ?
Une chose est certaine : se contenter de respecter les bonnes pratiques est le meilleur moyen d’échouer.
Pourquoi les réalisateurs doivent prendre des risques dans la production télévisée
En prenant des risques créatifs, les réalisateurs apportent un vent de fraîcheur, que ce soit en traitant des thèmes inédits ou en expérimentant des techniques de narration non conventionnelles par exemple. Ils engagent et surprennent les spectateurs, laissant une impression durable.
Prenons l’exemple de P.J., un drame policier français qui s’est éloigné du format procédural traditionnel. Située dans un petit commissariat parisien, la série explorait l’impact émotionnel du travail policier, mêlant luttes personnelles et défis professionnels. Cette série a été créée par Frédéric Krivine. Ce dernier avait été profondément marqué par NYPD Blue, une série policière américaine sortie en 1993 mêlant vies professionnelle et personnelle. Or, à cette époque, les chaînes de télévision étaient réticentes. Elles ne pensaient pas que ce type de création était adapté au public français. Pendant plusieurs années, Frédéric Krivine a bataillé pour obtenir sa chance, jusqu’à ce que France 2 accepte de prendre le risque… et de faire un carton plein. La série a attiré une large audience, d’où la création de 13 saisons de 1997 à 2009, avec 146 épisodes. Cette série à laquelle personne ne croyait est ainsi devenue l’une des séries les plus populaires de l’époque.
Choix du casting : icônes établies ou nouveaux talents ?
Autre dilemme cornélien : vaut-il mieux des grands noms ou d’illustres inconnus ?
Bien que les grands noms attirent immédiatement l’attention, ils s’accompagnent de coûts élevés et du risque d’éclipser l’histoire. Les nouveaux talents, quant à eux, peuvent apporter authenticité et énergie à une série. Ils permettent aux personnages de briller véritablement. Game of Thrones illustre parfaitement cela avec l’interprétation d’Emilia Clarke dans le rôle de Daenerys Targaryen. À l’origine, le rôle devait être incarné par Tamzin Merchant, qui avait déjà joué dans le film Pride and Prejudice ou la série The Tudors. C’est pourtant Emilia Clarke, jusqu’alors inconnue du grand public, qui l’a obtenu. Elle a su s’approprier pleinement le personnage dont l’évolution a captivé les spectateurs. Son parcours de jeune fille timide à reine puissante, a fait de Daenerys l’un des personnages les plus iconiques de la série, contribuant à en faire un phénomène mondial.
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