Le boom du streaming s’essouffle

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Ces dernières années, l’industrie du divertissement a connu un bouleversement majeur : l’éclatement de la bulle des séries télévisées et une vague de fusions spectaculaires entre studios.

Netflix a réduit son offre à 370 programmes originaux en 2023, soit une baisse de 16 % par rapport à 2022, tandis que Disney prévoyait de limiter ses dépenses de contenu à 25 milliards de dollars en 2024, contre 27 milliards en 2023.

Des fusions d’envergure, telles que l’acquisition de MGM Studios par Amazon en 2022 ou la fusion de WarnerMedia et Discovery pour former “Warner Bros. Discovery”, bouleversent l’industrie. Paramount et CBS ont également renforcé leur intégration sous l’entité Paramount Global.

Que se passe-t-il…

Saturation de contenu et perte d’abonnés

Le « boom du streaming » est dû à l’abondance de contenu produite par des plateformes comme Netflix, Disney+ et HBO Max. En 2020, il y avait 78 services SVOD (vidéo à la demande par abonnement) actifs en France, y compris des plateformes généralistes et de niche. Avec la concurrence croissante, les studios ont multiplié les séries originales, inondant le marché. Mais avec des coûts de production élevés et un public de plus en plus fragmenté, cette bulle a commencé à éclater.

En 2022, pour la première fois en dix ans, Netflix a perdu 200 000 abonnés au premier trimestre, puis 970 000 au deuxième. Ce tournant, marqué par une « fatigue d’abonnement », a freiné la croissance. Disney+ a également perdu 4,2 millions d’abonnés payants cette année, ce qui a conduit à la fusion avec Hulu en 2024, alors que les plateformes tentent de maintenir leur part de marché.

La montée des fusions de studios

Face à ce ralentissement, les géants du streaming réduisent leurs productions et optent pour de grandes fusions pour rester compétitifs. L’acquisition de 21st Century Fox par Disney pour 71,3 milliards de dollars en 2019 a consolidé des titres majeurs, comme Les Simpson et Avatar, renforçant Disney+, mais entraînant aussi des licenciements massifs. De même, Warner Bros. a fusionné avec Discovery en 2022, combinant les meilleures séries d’HBO avec les succès de Discovery. Ce mouvement a permis de réduire les coûts, mais a également entraîné l’annulation de projets, comme Batgirl, et de nombreux licenciements.

En France, Netflix investit environ 200 millions d’euros par an dans le contenu local, surpassant de loin les budgets des producteurs français. Cependant, les entreprises locales trouvent des moyens d’adaptation : TF1, par exemple, s’est associée à Netflix pour coproduire Le Bazar de la Charité, permettant des budgets plus importants et une portée mondiale.

Ces fusions marquent un changement dans l’industrie, avec moins de grands acteurs, plus concentrés sur des projets rentables, mais au risque de freiner la créativité, rendant plus difficile pour les petits studios de financer leurs projets.

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